Variation d’activité: comment ajuster vos plans de transport ?
Face à un niveau d’activité fluctuant, il faut optimiser ses ressources ou ses coûts. Peut-on s’adapter et définir des plans de transport dynamiques ?
Depuis 2020, les acteurs du transport ont été mis à rude épreuve. On ne compte plus les multiples contraintes face auxquelles opérationnels et décideurs ont été confrontés. Crise du covid, pénuries de matières premières, de main d’œuvre, une activité e-commerce en hausse, inflation… Ces facteurs sont autant de sources avérées de variations de volumes à transporter. Qu’on parle de baisse ou de hausse, les transporteurs sont obligés de repenser leurs opérations et, de toute évidence, leur stratégie. Pour faire face à ces fluctuations, comment les transporteurs peuvent-ils s’adapter et passer d’une gestion statique de leurs plans de transport à une gestion dynamique pour s’adapter plus rapidement face aux variations de demande ?
Une activité qui varie
Dans sa dernière note de conjoncture paru en Avril 2023, le Data Lab du ministère de la transition énergétique annonçait une augmentation de 1,2% du volume de la production marchande de transport, au cours du 4e trimestre 2022. D’après le ministère, cette fin d’année aurait été l’occasion d’un rebond d’activité après quatre trimestres de baisse. Qui dit hausse, dit ajustement des opérations en conséquence. Cependant, ce n’est pas une tâche facile face à un pic soudain d’activité.
Dans le cas du marché de l’automobile, malmené depuis 2020-2021, la baisse de la demande de transport de véhicules neufs a été imposée par une baisse de production liée à la disponibilité de composants. La crise a généré une augmentation du nombre d’automobilistes, préférant la voiture aux transports en commun, sujets aux risques sanitaires. Ainsi, ils ont privilégié l’occasion en 2021, mais cette tendance a été limitée sur l’année suivante. À l’échelle d’un transporteur, le marché reste dépendant d’appels d’offres. En gagner ou en perdre changera la donne dans vos plans de transport et il faut se tenir prêt pour toutes les possibilités. La saisonnalité et les périodes promotionnelles influent également sur l’activité. Il faut jongler avec les traditionnelles soldes d’été et d’hiver et les opérations plus récentes comme Halloween et le Black Friday. Fin 2022, Hugo Larricq, directeur commercial de Cdiscount expliquait au Journal du net : “la fin de l’année c’est notre peak season, nous allons écouler nos plus gros volumes sur ce dernier mois. Un ménage sur deux va venir acheter sur Cdiscount. Sur nos 23 millions de visiteurs uniques moyens mensuels, 10 millions vont visiter notre site le jour du Black Friday« . Autre cas de figure, la période estivale amène aussi à repenser sa politique de distribution et penser la redistribution de certains flux, alimentaires par exemple, vers les zones touristiques tout en tenant compte d’horaires d’ouvertures amenés à évoluer. Face à cette demande variable, les entreprises n’ont d’autres choix que de repenser leurs stratégies et leurs opérations logistiques. À la hausse ou à la baisse, comment s’adapter ?
Impact sur vos transports : quand la flexibilité devient primordiale
Fin 2021, Damien Chapotot, Directeur Général Délégué, Stef Transport s’exprimait sur l’expérience de son entreprise face aux contraintes engendrées par la crise du covid “Dans ce contexte particulier que nous traversons depuis bientôt un an (…) on a pu constater parfois une forme de frénésie d’achat (…) qui amène cette grande incertitude mais fait aussi peser une très grande exigence de flexibilité sur nos organisations et sur celles de nos clients.”. D’après lui, l’enjeu résidait dans la capacité à accompagner la très forte variabilité de la consommation des produits alimentaires, face aux modes de consommation évolutifs.
Qu’il s’agisse d’une baisse ou d’une hausse, les acteurs doivent jongler avec de nombreux risques, altérant leur qualité de service, leurs coûts et leurs ressources :
Risque de la fluctuation à la baisse:
- face à un manque de livraison, les entreprises font face à une sous utilisation des ressources
- besoin de ressources externalisées tout en préservant leur disponibilité en cas de besoin
- le coût par kilomètre augmente
- la baisse de la demande crée inévitablement une baisse de compétitivité
Risque de la fluctuation d’activité à la hausse :
- difficultés pour trouver des chauffeurs
- retards de livraisons et donc une qualité de service et des SLA difficiles à maintenir
- des décisions dans l’urgence, souvent plus coûteuses, au détriment de leur impact environnemental
Dans les deux cas de figure, les contraintes à prendre en compte sont multiples et les variations parfois soudaines. C’est pourquoi il est important d’être en mesure de repenser ses plans de transport plus régulièrement. Face aux variations, il faut passer d’une gestion statique à une gestion dynamique. L’IA pensée pour la planification logistique répond à ces enjeux, facilite l’anticipation et permet aux transporteurs de rester compétitifs et flexibles.
Digitaliser, connaître et modéliser son réseau de transport pour faciliter l’adaptation
« Grâce à DCbrain, nous visons des gains conséquents en matière de qualité de service, grâce à l’optimisation de nos plans de transport et des ressources matérielles dédiées. Nous serons également plus réactifs pour adapter nos schémas opérationnels en fonction des variations d’activité.»
Comme l’explique Damien Chapotot, il faut pouvoir être réactif. Renouveler ses plans de transport une à deux fois par an n’est plus suffisant. Le secteur fait face à une plus grande volatilité et beaucoup d’incertitudes sur la demande et les ressources. Dans ce contexte, l’IA est un allié solide pour identifier des scénarios possibles, afin d‘éviter de prendre des décisions dans l’urgence.
Le jumeau numérique donne plus de visibilité sur les données inhérentes à la planification du transport et la remontée des données du TMS contribue à cette visibilité. De cette manière, on rend possible une planification simplifiée des tournées de distribution en prenant en compte l’ensemble des demandes clients sur l’ensemble du réseau, par rapport aux ressources dont dispose l’entreprise. Créer des scénarios permet de prendre des décisions stratégiques plus efficaces pour maîtriser sa flotte, son co2 et ses coûts et surtout d’anticiper les variations d’activités. Grâce à une mise à jour constante des données, les propositions sont concrètes et donc, applicables. Les utilisateurs ont la possibilité de comparer des périodes creuses et des périodes plus denses pour anticiper et maîtriser leurs flux.
La force de l’IA repose en effet sur sa capacité à prendre en compte l’ensemble des contraintes et leur évolution. L’IA agit comme support pour les équipes dans la gestion et la prise en compte des contraintes. C’est un outil d’aide à la décision qui va rendre possible la planification homogène d’une agence à l’autre, l’automatisation. L’IA simplifie la planification du transport et réduit ainsi les coûts.
Qu’on parle de baisse ou de hausse des volumes, il faut pouvoir faire évoluer ses plans de transport du statique vers le dynamique. Faire le choix de l’IA rend cette condition essentielle possible et apporte de nombreux avantages : meilleure utilisation des ressources, de la flotte, de ses données, optimisation des coûts et réduction des kilomètres parcourus. Face à un contexte instable, les transporteurs ont tout intérêt à avancer vers la digitalisation qui leur permettra d’anticiper, d’être en maîtrise de leur réseau, de dérisquer leur supply chain.