Enquête – Décarbonez et affichez l’impact écologique de vos livraisons

Fin 2022, DCbrain a réalisé une enquête sur les attentes des consommateurs en matière de livraison, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni. À l’heure de l’éco-responsabilité et du boom du commerce en ligne, ce sondage livre des insights pertinents sur les besoins de transparence dans l’affichage environnemental des livraisons. À quels critères environnementaux sont-ils attentifs ? Quels modes de livraison décarbonés privilégient les consommateurs ? Quelle est la limite de la gratuité ? Comment afficher et calculer l’impact environnemental de sa logistique ? Ce sont autant de questions auxquelles notre enquête contribue à répondre. 

Des consommateurs conscients du besoin de décarbonation des livraisons

Cette étude a porté sur un panel Toluna de 1500 consommateurs d’Allemagne, France et Grande-Bretagne. Nous les avons interrogés en novembre 2022 :

– sur leurs opinions quant à l’impact écologique du e-commerce

– sur leurs choix et préférences en matière de livraison

En ce qui concerne la première interrogation, les résultats de l’étude sont très clairs : près de 80 % des consommateurs interrogés, sont conscients de l’empreinte environnementale des commandes en ligne. 21 % restent néanmoins à convaincre. En revanche, il est intéressant de noter que 60 % d’entre eux aimeraient plus de transparence à ce sujet : ils souhaiteraient notamment connaître l’impact environnemental global de la livraison des produits qu’ils commandent. 

Cette enquête apporte également un éclairage intéressant sur les délais de livraison souhaités. Les consommateurs ne seraient pas, en effet, si pressés d’être livrés : 66 % se disent prêt à attendre entre 2 à 5 jours de plus pour une livraison plus verte.

Leur avis divergent davantage sur les modes de transport et canaux de distribution à l’origine de ces impacts. Mais là encore, des opinions majoritaires émergent :

• Pour 45 % d’entre eux et 51 % des Français, la livraison en magasin serait moins polluante qu’à domicile. Ils jugent probablement la mutualisation des livraisons plus écologique. 

Cependant, la grande majorité des consommateurs privilégie la livraison à domicile. Les livraisons en point relais, en consigne ou en click & Collect n’arrivent qu’en 2e position.

• Les modes de transport utilisés ne les laissent pas non plus indifférents : s’ils pouvaient choisir le véhicule utilisé, 33 % privilégieraient le transport par voiture électrique. Les autres modes de transport décarbonés sélectionnés seraient ensuite le train ou le vélo pour les 5 derniers kilomètres.

La gratuité des livraisons nuisible à la décarbonation 

Là où le bât blesse, c’est quand il s’agit de prix ! Le prix de la livraison est le premier critère de choix. Et la crise actuelle ne fait que renforcer cette opinion, selon le baromètre 2023 publié par la société Woop. 

22 % seulement des consommateurs seraient prêts à payer plus pour une livraison plus verte. Cette problématique est d’autant plus complexe, que les consommateurs se sont habitués au principe de livraison gratuite. 16 % des Français ne paieraient aucuns frais de livraison :

– soit parce qu’ils ont souscrit à des abonnements de type Amazon Prime

– soit parce qu’ils leur sont offerts, lorsque leur commande atteint un montant minimum d’achat.

Comme l’a souligné Pierre Lupoglazoff, Chef de projet EVE à l’ADEME lors de notre BRAIN UP sur les perspectives 2023 de la green supply, la livraison n’est jamais gratuite. Cette mention induit les consommateurs en erreur et nuit aux besoins de décarbonation, en masquant notamment le coût écologique et économique des livraisons rapides. Elle devrait à minima être remplacée par la mention « offerte ».  

Dans la réalité, les fournisseurs et/ou distributeurs rognent sur leurs marges ou augmentent leurs prix, pour masquer ces coûts de livraison et inciter les consommateurs à acheter. Cette solution n’est pas viable à long terme pour la grande majorité des sites marchands et ne correspond pas au besoin de transparence des consommateurs et des législateurs.

Calculez et affichez l’impact environnemental de vos livraisons décarbonées.

L’idéal serait donc d’être aussi transparent que possible :

– sur les coûts de livraison par canal et lieu de distribution 

– mais également sur les moyens de transport utilisés 

– et l’empreinte carbone de chaque mode de livraison proposé

Ainsi, 70 % des consommateurs souhaiteraient être informés des modes de transport utilisés et 44 % considèrent le bilan CO2 comme la donnée la plus pertinente, pour comprendre l’impact écologique de la livraison

Les consommateurs sont demandeurs d’informations supplémentaires et pourraient accepter d’opter pour une livraison plus verte, si les avantages étaient clairement affichés. Comment pourraient-ils sinon se tourner d’eux-mêmes vers des modes de livraison plus responsables ?

En les informant plus précisément, les distributeurs et e-commerçants donnent aux consommateurs le pouvoir de réduire leur impact environnemental. Ainsi sensibilisés aux conséquences de leurs choix sur les délais et modes de livraison, ils peuvent choisir en toute connaissance de cause. D’autant plus que la livraison la plus écologique est souvent la moins coûteuse. Ce qui leur permettrait de satisfaire leur premier critère de choix : le prix !

         Livraison éclairée – La Fnac

Cette information et sensibilisation des consommateurs fait partie des pistes recommandées par l’Ademe, pour réduire l’empreinte environnementale du commerce en ligne. Elle est également présente dans la Charte d’engagement pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne, signée par le gouvernement et 40 grandes enseignes du commerce en ligne.  

La demande de transparence est réelle de la part des consommateurs quant à l’impact écologique des livraisons, selon le mode de transport, le lieu et le délai de livraison retenu. Cela suppose pour les e-commerçants de disposer de ces données et de les mettre davantage en avant.
Il n’est cependant pas toujours évident de calculer le coût unitaire de ces livraisons, car il dépend de plusieurs facteurs :
– les transits effectués
– les modes de transport utilisés, parfois multiples
– leur taux de remplissage
– leur motorisation etc.

Via la digitalisation grâce à l’IA, DCbrain permet de visualiser les optimisations de transport proposées par les e-commerçants, en allant jusqu’au niveau des commandes en ligne. Un pas de plus vers la visibilité de leur impact, en termes de réduction de kilomètres parcourus et donc, de CO2 en moins.