Comment aller vers des transports de marchandises plus écologiques ?

Transport écologique, transport vert, émissions de CO2, pollution aux particules fines, ZFE-m : ce sont des termes que vous entendez de plus en plus, en tant que transporteurs de marchandises. On vous parle de consommation d’énergie, de véhicules électriques, de biocarburant, de mutualisation des transports etc.. L’ensemble des transporteurs prend de plus en plus conscience du rôle qu’il peut jouer pour atteindre l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’autant plus qu’il est possible de transformer cette décarbonation en projet d’entreprise plutôt qu’en contrainte additionnelle. Pas encore convaincu.e ?

Dans cet article, nous vous expliquons pourquoi il est pourtant grand temps d’agir, pour devenir acteur de la décarbonation, et non plus la subir. Mais surtout, nous vous donnons des pistes concrètes pour passer à l’action efficacement.

Les transporteurs ont un rôle à jouer pour des livraisons plus écologiques

En 2020, les poids lourds et les véhicules utilitaires légers étaient les principales sources d’émissions de GES du transport de marchandises (56 Mt CO² eq.). Ils représentaient 13 % des émissions nationales de GES et leur poids a encore augmenté en 2021. Sans compter les émissions de particules fines en zone urbaine liées au transport routier : elles seraient à l’origine de 6 % des décès prématurés et d’une réduction de l’espérance de vie de plus de 8 mois. L’heure est à l’action ! Alors certes, le contexte n’est pas simple. L’inflation et les prix de l’énergie restent élevés, les chauffeurs difficiles à trouver dans un contexte de pénurie de main d’oeuvre. Mais il y a de nombreuses pistes à explorer, pour aller vers des transports écologiques, sans compresser davantage ses marges. 

Par exemple, vous n’êtes pas obligé d’opter pour l’achat de véhicules électriques. Le rétrofit vous permet de changer de carburant (électrique ou biogaz), sans changer de véhicule. Transformer le moteur diesel d’un camion de 16 à 19 tonnes en moteur électrique permettrait ainsi de réduire les émissions de CO2 de 87 %. Vous pouvez également opter partiellement pour des moyens de transport alternatifs au transport routier, tels que le vélocargo, le fluvial ou le ferroviaire, encouragés actuellement par l’Etat. Il est même possible d’optimiser ses coûts de transport de marchandises, tout en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre. C’est le grand pouvoir de l’optimisation : optimisation du plan de transport, du taux de chargement, des itinéraires, des distances de transport, des kilomètres à vide etc. Car, qui dit kilomètres en moins, dit réduction des dépenses de carburant, de temps passé sur la route, de salaire à payer par marchandise livrée et moins d’émissions de CO2. De la même façon, en formant vos livreurs à l’éco-conduite, ils apprennent à diminuer leur consommation de carburant pour la même quantité de produits livrés.

Un écosystème demandeur de transports plus verts

C’est également une demande de votre écosystème client. Il vous impose de plus en plus de présenter votre carte verte, pour aller vers des transports plus écologiques. Et si vous en faisiez une opportunité pour obtenir de nouveaux contrats plus vertueux. Autant faire de cette contrainte une force, car vous n’y échapperez pas !

En effet, la réglementation s’accélère en matière de transport écologique. Entre les ZFE-m ou « zones de vigilance », les taxations européennes sur le carbone et les bilans extra-financiers à venir avec la mise en vigueur de la CSRD, il sera difficile d’éviter les efforts de décarbonation demandés et bientôt exigés. Même les consommateurs s’y intéressent. Selon une enquête Toluna menée en 2022 en France, Allemagne et Grande-Bretagne, 64 % souhaiteraient connaître l’impact environnemental de leurs livraisons et 78 % seraient prêts à attendre un peu plus longtemps pour des livraisons plus vertes. Et vos contrats de transport vont dépendre de plus en plus de votre engagement environnemental. En plus de vous permettre de réduire le taux d’émissions global de vos transports, certifier votre démarche de décarbonation à travers le label Objectif CO2, atteste d’un niveau de fiabilité et de performance supérieur. De plus, être en mesure de répondre à un appel d’offre et de valoriser la réduction du CO2 de votre ou vos propositions vous permettra de vous démarquer de vos concurrents. Des chargeurs et distributeurs, comme Leroy Merlin, font d’ores et déjà appel à des transporteurs labellisés Objectifs CO2 ou engagés dans une démarche de réduction de CO2. Cela leur permet notamment de réduire leurs émissions indirectes (Scope 3) et de satisfaire aux critères RSE et ESG fixés par leur entreprise.  Mais au-delà de ces nouvelles exigences de votre écosystème, l’objectif est également de donner une image positive de votre entreprise, en contribuant à cet effort commun et en faisant de la décarbonation un projet d’entreprise. Il vous sera d’autant plus facile ensuite de fidéliser vos employés ou de donner envie de vous rejoindre.

De l’intention à l’action – comment accélérer sa transition écologique ?

Mais par où commencer ? Comment vous y prendre ? Comment être sûr d’avancer dans le bon sens, sans empiéter de trop sur vos marges ? Ce sont certainement des questions que vous vous posez. 

Il est possible dans un premier temps de se faire accompagner par la FNTR, L’ADEME ou OnePlanet. Via le programme Eve, ils aident les transporteurs à repenser leur flotte et leurs flux de transport, pour réduire leur impact énergétique et environnemental. Au bout de 3 ans d’accompagnement réussi, vous obtenez la certification Objectif CO2 évoquée précédemment : un sésame précieux pour valoriser votre engagement vers des transports plus écologiques et vous ouvrir la voie à de nouveaux contrats avec des donneurs d’ordre engagés. Et cette démarche environnementale est d’autant plus intéressante, que vous améliorez au passage vos performances économiques. Comme énoncé plus haut, en apprenant à réduire votre consommation de carburant et en optimisant vos schémas de transport, vous réduisez également vos coûts et vous améliorez votre compétitivité. Cette labellisation devient donc à la fois une preuve d’engagement et de performance. Il vous sera cependant difficile d’améliorer vos performances économiques et écologiques, sans pouvoir les mesurer. Vous avez besoin d’évaluer les pistes de décarbonation possibles, pour choisir celles qui vous correspondront. Il vous faut pour cela partir de données, et établir une trajectoire. En définissant des KPIs ciblés, vous pourrez ensuite évaluer vos résultats et modifier si besoin votre trajectoire. La digitalisation de vos flux de transport reste cependant un prérequis pour y parvenir. Comment mutualiser vos flux et comment choisir sinon les meilleurs itinéraires et modes de transport, pour réduire vos émissions et vos coûts ? L’IA pourra par ailleurs vous être d’un grand secours, en vous proposant des scénarios d’optimisation adaptés, parmi une multitude de possibilités. 

Nous avons approfondi ces différents points dans notre dernier e-book.
Vous y retrouverez des informations sur les dernières réglementations, ainsi que des exemples concrets de sociétés déjà engagées dans le processus de réduction des émissions de leurs transports de marchandises. Nous vous apportons également de plus amples informations sur les pistes de décarbonation adaptées au secteur du transport, ainsi que sur le pouvoir de la digitalisation pour rendre vos transports plus écologiques. 

Notre e-book vous apporte de réelles pistes pour y parvenir.  Il est temps de sortir de l’image de “pollueur” et d’afficher celle “d’acteur” de la décarbonation.